Saturday, July 03, 2010

Eté 2010 - Histoires d'"eaux"


A l’issue de plusieurs journées très chaudes, cet après-midi de début d’été s’est crevé d’un coup en pluie tiède et bruissante. Un verre d’eau placé devant moi, j’observe et j’écoute la rumeur de l’orage, en dispute avec le ciel floconneux. Je bois pour apaiser ma soif de liquide et de désir.

J’ai cinquante deux ans et la pluie coule en moi comme une réminiscence d’averses anciennes, de pluies tantôt douces, tantôt puissantes comme les moussons de l’Inde de mes vingt ans.

Oui, tu peux, là, courir nu ou presque, entre les gouttes, parmi les feuilles basses du cerisier exténué de fruits pour la plupart recueillis, déjà goûtés à pleines lèvres que le jus carmin salit comme une écume de sang.

Tu as cinquante deux ans et, portant le verre à tes lèvres, tu dégustes aussi la rumeur archaïque que les gouttes prononcent en saluant les feuillages.

J’ai cinquante deux étés, ma saison préférée cinquante deux fois vécue par chacun des pores de ma peau, pas un qui n’ait pas perlé mille fois par été, tant j’aime la course sous le soleil quand tes pas, à force de saper le sol, font tourner plus vite la terre sous toi.

Je boirai cet été comme s’il pouvait être mon dernier, l’ultime avant que, peut-être, la pendule n’arrête en moi son battement. Un verre à la main, chaque jour je boirai ma soif comme la rosée de ma vie déjà bien remplie, mais toujours renaissante. Je trinquerai, plus encore qu’à l’habitude, avec mes amis et ceux que j’aime, à la santé de l’été glorieux, de l’été invincible qui parfois point derrière une aurore ou un crépuscule, salut à notre cœur toujours en manque de chaleur et de beauté.

Noël - journée 1

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